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AERE, Association Environnement Reignier-Esery

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Charte des jardins

Publié le 30 Janvier 2013 par japl74 in Environnement

Charte des Jardins 

S’engager à adopter quelques bonnes pratiques qui favorisent la survie des hérissons, des oiseaux, des papillons et de la biodiversité en général. 

 

La Charte des Jardins est l’engagement moral d’entretenir et d’aménager son terrain pour favoriser la survie de la faune sauvage : oiseaux, hérissons, papillons, lézards, etc. 

Pendant longtemps, ces sympathiques visiteurs des jardins ont trouvé assez facilement de quoi se nourrir en périphérie des habitations, ainsi que des endroits pour se reproduire et passer l’hiver. Mais les lieux favorables à la petite faune se raréfient, notamment parce que les coins de nature situés entre les zones habitées et les zones cultivées régressent sous la pression de l’urbanisation. De plus, les grandes propriétés se morcellent pour donner des parcelles plus petites et plus cloisonnées. Or, cette parcellisation provoque la disparition des haies sauvages, des vieux arbres, des prairies rarement tondues, et des tas de branches et de pierres si importants pour la survie et la reproduction des animaux. 

Parallèlement à la diminution de la taille des parcelles se produit une augmentation de leur aménagement : gazon entretenu jusqu’aux limites de propriété ; haies exotiques choisies pour leur capacité à cacher les voisins ; massifs de plantes non indigènes qui ne favorisent pas la reproduction des papillons et qui donnent trop peu de fruits pour nourrir les animaux ; arbres trop parfaitement taillés qui n’offrent pas d’abris ; éclairage nocturne aux quatre coins du terrain ; usage immodéré des herbicides et des pesticides sur le gazon, les dalles et les rosiers – des traitements qui menacent non seulement la vie dans les cours d’eau mais qui polluent aussi les nappes phréatiques, sources d’eau potable. Dans ces conditions, les oiseaux et autres visiteurs des jardins ne trouvent plus d’endroits où se cacher, ni matériaux pour construire leur nid, ni insectes, ni petits fruits, ni même le repos nocturne... 

Les paragraphes qui suivent expliquent les bonnes pratiques à adopter pour favoriser la biodiversité dans son jardin et devenir signataire de la charte. 

 

La haie  -  Les thuyas, bambous et laurelles, tous exotiques, poussent vite et sont étanches à la vue. Mais une haie faite d’une seule variété – non indigène de surcroît – offre très peu de nourriture aux oiseaux et à la petite faune. Alors qu’une haie constituée de différents arbustes sauvages indigènes fleurit à différents moments de l’année, produit des fruits et des graines variés, et permet à beaucoup d’espèces – de papillons notamment – d’accomplir leur cycle de vie. 

Buis, if, houx, troène, charme et hêtre (qui tous deux gardent leurs feuilles sèches jusqu’au printemps) offrent en hiver un bon écran visuel. Cornouiller, noisetier, prunellier, etc. produisent des fruits dont certains sont consommables par les humains. 

Il faut savoir que la plupart des haies dites «vives» ou «mélangées» que proposent les jardineries sont constituées non pas d’espèces sauvages indigènes, mais de variétés horticoles (cultivars) plus ou moins exotiques et hybrides, et que beaucoup ne produisent pas de fruits. 

 

Pour offrir de la nourriture aux oiseaux, aux écureuils et à la faune en général, je m’engage à planter aussi dans ma haie et sur mon terrain des espèces sauvages indigènes (originaires de la région). 

Lorsqu’il s’agit de renouveler tout ou partie de la haie, des arbustes ou des arbres, je privilégie les espèces sauvages indigènes. 

Pour ne pas déranger les oiseaux au nid, j’évite de tailler la haie entre mars et septembre. Lors de la taille, je préserve les fruits. 

 

La pelouse et la tonte  -  Un gazon semblable à un court de tennis anglais nécessite beaucoup d’arrosage, d’engrais synthétiques et de biocides (= pesticides), plus particulièrement des herbicides sélectifs et des produits antimousse, combinés très souvent avec des engrais et vendus sous les noms d’«engrais sélectifs» ou «engrais antimousse». Ces produits chimiques s’infiltrent dans le sol avec la pluie et l’arrosage, et contaminent les cours d’eau et les nappes phréatiques. Ils contribuent aussi à polluer la maison, car on ramène les biocides à l’intérieur avec les chaussures. 

On peut obtenir une pelouse correcte sans biocides : 

en tolérant les petites fleurs et le trèfle qui enrichit le sol en azote ; 

en tondant à une hauteur de 6 cm au minimum pour favoriser l’herbe aux dépens des plantes basses (plantain, pissenlit, chardon) – une bonne pratique qui réduit aussi les besoins en arrosage ; 

en utilisant une tondeuse qui hache finement l’herbe et qui plaque les déchets de tonte sur le terrain (mulching) ; 

en scarifiant le sol en automne, puis en l’engraissant si nécessaire avec du compost. 

 

Je m’engage à ne plus utiliser systématiquement de biocides sur ma pelouse (herbicides sélectifs, produit antimousse, etc.) 

Pour permettre aux fleurs et aux insectes d’accomplir leur cycle de vie, je m’engage à laisser pousser une bande d’herbe – par exemple le long d’une haie ensoleillée ou sur un talus – et à ne pas la tondre tant qu’il y a des fleurs. 

Si je dois créer une nouvelle pelouse, je choisis un mélange de graminées ne demandant pas de traitements chimiques. J’envisage aussi les mélanges «gazon fleuri» ou «prairie fleurie» – d’origine indigène – pour les coins qui n’ont pas besoin d’être tondus toute l’année.

 

Les biocides (pesticides) -  C’est un problème grandissant non seulement pour la vie des jardins, mais aussi pour la santé humaine. Le nom «biocide» englobe toutes les substances chimiques conçues pour tuer des êtres vivants particuliers : herbicides (désherbant, antimousse), insecticides, fongicides (contre les champignons et les moisissures), acaricides (contres les acariens et les araignées). 

Les biocides utilisés par l’agriculture et les particuliers contaminent les nappes phréatiques et les cours d’eau. Pulvérisés dans le jardin, on les retrouve à l’intérieur de la maison, ramenés par les chaussures, ainsi que par les chiens et les chats. 

Outre l’entretien du gazon, les biocides sont utilisés sur les rosiers pour les protéger des moisissures, des acariens et des pucerons. Or, ils tuent aussi les coccinelles qui pourraient s’attaquer aux pucerons : en traitant préventivement, on empêche toute régulation naturelle de s’installer. Il faut donc apprendre à patienter pour voir si un traitement est vraiment nécessaire. Et préférer, en cas de besoin, des produits d’origine naturelle. L’idéal est de choisir des rosiers qui résistent bien aux maladies (des variétés de roses très résistantes ont été sélectionnées récemment). 

 

Pour ma propre santé et pour préserver l’eau potable et la biodiversité, je m’engage à utiliser le moins possible de biocides (pesticides). 

Si besoin,  je choisis des biocides d’origine naturelle. 

Si je dois planter ou changer des rosiers, je choisis des variétés résistantes aux maladies. 

Je renonce à utiliser des herbicides sur les allées et les bords de chemins. Si nécessaire, je leur préfère le désherbage thermique. 

 

Le nettoyage du jardin -  Une pelouse tondue à ras jusqu’en bordure de propriété, et nettoyée jusqu’à la dernière brindille, n’est pas accueillante pour les oiseaux et autres petits animaux. Les jeunes merles qui sautent du nid en sachant à peine voler ont besoin de vieilles branches sous lesquelles se cacher pendant que leurs parents les nourrissent au sol. Les hérissons doivent se construire un igloo de feuilles mortes pour passer l’hiver. Les lézards cherchent des cailloux chauffés par le soleil pour adapter leur température. Et beaucoup de papillons survivent au gel – sous forme de chenille, de chrysalide ou d’adulte ailé – en se cachant sous les feuilles, les herbes sèches, les pierres ou les écorces. 

Lorsqu’on nettoie trop parfaitement son terrain, on participe à détruire la biodiversité et on supprime du matériel que les oiseaux pourraient utiliser pour bâtir leurs nids. On peut d’ailleurs réaliser un harmonieux «hôtel» pour la petite faune avec un arrangement de branches et de cailloux, agrémenté de plantes grimpantes. 

 

Pour créer des abris pour la faune et favoriser la biodiversité, je m’engage à laisser dans un coin du jardin - toute l’année – un tas de bois, de cailloux, de feuilles mortes, ainsi que des espaces d’herbes sèches. 

Lorsque je taille les arbres et les buissons, j’épargne quelques branches mortes ou creuses qui serviront d’abri pour la faune (pour autant qu’elles ne constituent pas un danger si elles tombent).

 

Les passages à hérisson & Cie -  Les hérissons passent d’un jardin à l’autre pour trouver un partenaire, un point d’eau, une source de nourriture, un lieu d’hivernage... Or, les propriétés deviennent très cloisonnées, ce qui les oblige à passer par la route en prenant le risque de se faire écraser. Les bordures de trottoir sont aussi des obstacles infranchissables pour certains animaux, tels les tritons et les orvets. Quant aux écureuils, la disparition d’un arbre peut couper leur passage aérien, et les obliger à se déplacer au sol où les attendent les voitures, les chiens et les chats... 

 

Pour faciliter le déplacement des hérissons et de la petite faune, je m’engage à laisser (ou à créer) au moins un passage avec chaque jardin voisin (environ 12 x 12 cm). Bien sûr, j’en parle auparavant aux autres propriétaires, afin qu’ils comprennent le but et la nécessité de ces passages. 

Lorsque je taille les arbres, je pense aux écureuils en n’interrompant pas la continuité de leur passage. 

 

L’éclairage du jardin -  L’éclairage nocturne des villes et des zones villas n’a cessé de se développer aux cours des dernières années, au point de désorienter les oiseaux migrateurs qui voyagent la nuit. Il perturbe aussi la vie nocturne et le rythme biologique des animaux qui survivent dans les jardins – à commencer par les vers luisants. Les lampes attirent irrésistiblement certains insectes nocturnes, des papillons notamment, et provoquent leur mort par épuisement. Et enfin, la clarté artificielle augmente la vulnérabilité des oiseaux qui dorment et des petits animaux qui s’activent la nuit : ils sont plus faciles à repérer par les chats. 

 

Pour préserver la vie nocturne et le repos de tous, je m’engage à éteindre l’éclairage du jardin lorsqu’il est inutile (après 22 h). 

Je choisis des lampes qui renvoient la lumière vers le bas, plutôt que des modèles qui éclairent le ciel tous azimuts. 

 

Limaces  -  Il est frustrant de voir ses fleurs et ses salades dévorées par les limaces. Mais les granulés anti-limace au méthaldéhyde sont à bannir, car ils sont toxiques pour la petite faune, les animaux domestiques et les enfants qui en avaleraient. Il faut leur préférer des granulés moins problématiques à l’orthophosphate de fer. Cependant, la technique la plus efficace consiste à chasser les limaces au soleil couchant ou au petit matin, lorsqu’elles sont hors de leur cachette. Même si cela peut paraître très cruel, un rapide coup de ciseaux derrière la tête (dans le cerveau) les élimine avec bien moins de souffrances qu’un empoisonnement chimique. 

 

Pour éviter d’intoxiquer la petite faune, et notamment les hérissons prédateurs de limaces, je renonce aux granulés anti-limaces au méthaldéyde. Je leur préfère ceux à l’orthophosphate de fer, voire mieux : je chasse les limaces à la main, au petit matin ou en soirée.

 

La piscine  -  Lieu de plaisir et de détente, elle peut se transformer en tombeau pour les hérissons et les amphibiens qui s’y élancent en croyant avoir affaire à un plan d’eau naturel. Si la piscine n’offre pas de rampe de sortie, l’animal nage tout autour du rebord, jusqu’à ce qu’il se noie d’épuisement...

De nuit, l’éclairage disposé sous la surface de l’eau favorise la noyade des papillons de nuit. 

 

Pour éviter les noyades d’animaux, je m’engage à faciliter leur sortie de la piscine, par exemple en disposant en permanence une petite planche non glissante (10 cm de large, avec des rainures antiglisse ou des petites réglettes) qui permet à la petite faune de ressortir de l’eau. 

Pour ne pas provoquer de noyades de papillons et d’autres animaux, j’évite de laisser la piscine éclairée inutilement. 

 

Le chat  -  Sympathique animal de compagnie, il n’en est pas moins le plus terrible prédateur du jardin – et des jardins voisins qu’il ne manque pas de visiter. Il attrape les jeunes oiseaux qui commencent leur vie au sol (merles, rouges-queues, rouges-gorges). Il chasse les lézards et les papillons. Il s’attaque aussi aux musaraignes, ces petites carnivores cousines du hérisson souvent confondues avec les souris. Bien sûr, cet instinct est naturel. Mais ce qui ne l’est pas, c’est la grande densité des chats vivant dans les zones résidentielles : une dizaine peut passer successivement dans un même jardin durant une seule nuit. Dans la nature, un seul chat sauvage d’Europe couvre un territoire d’environ 3 km2. 

 

Pour tenter d’avertir les oiseaux de l’arrivée de mon chat, je m’engage à l’équiper d’une clochette ou d’un grelot qui tinte facilement (sinon il apprend à se déplacer sans la faire sonner). Je le garde à l’intérieur durant quelques jours, si je remarque que de jeunes oiseaux sont descendus du nid et sont nourris à terre par leurs parents (mai, juin). 

 

Plantes exotiques envahissantes -  Certaines plantes originaires d’Asie ou d’Amérique sont en train d’envahir la nature en provoquant de véritables désastres écologiques, car elles se reproduisent vite et éliminent toutes les autres espèces là où elles se répandent. L’arbre à papillons, la renouée du Japon et la grande balsamine, par exemple, déstabilisent les rives des rivières qui s’érodent en cas de crue. 

La plupart de ces envahissantes proviennent de jardins ; elles se reproduisent très facilement par graines ou en se régénérant à partir d’un morceau de tige ou de racine. Il vaut donc mieux éviter de les planter, et idéalement les arracher si elles poussent déjà chez soi – ne surtout pas les mettre au compost, mais à l’incinération. 

 

Pour ne pas favoriser l’expansion des plantes exotiques envahissantes dans la nature, je renonce à planter dans mon jardin les espèces suivantes : Arbre à papillons (a),  Grande balsamine ou Impatiente glanduleuse (b), Grande berce du Caucase (c), Renouée du Japon (d), Solidage géant et Solidage du Canada (e). 

Les vieux déchets de jardin -  Un tas de branches et de feuilles abandonné depuis des mois ? Attention avant de le déblayer : il peut abriter une famille de hérissons, un nid de rouges-gorges, des tritons ou d’autres amphibiens qui sont tous très menacés. Si on doit s’en débarrasser, attendre si possible les mois d’août-septembre : la saison des nids est terminée et les animaux n’hibernent pas encore. 

Les feux de jardin sont déconseillés. Dans tous les cas, il est interdit de brûler des ordures ménagères et d’autres matériaux ou produits, ni des vieux meubles en bois peint ou verni, ni des piquets ou des barrières traités contre le pourrissement. 

 

Pour éviter de tuer ou mutiler des animaux qui pourraient hiberner ou nicher, j’évite de détruire mon vieux tas de branches et de feuilles durant la période de nidification et d’hibernation. Je le fais en août et septembre. 

Je respecte le règlement de ma commune s’il interdit les feux de jardin. 

 

 

 

J’ai lu la Charte des Jardins. J’ai bien compris que ce document n’a pas de valeur contractuelle et qu’il ne peut servir à quiconque pour exercer une contrainte envers moi, mes proches ou le terrain que j’occupe. Je prends l’engagement moral de respecter l’esprit de la Charte des Jardins et d’en appliquer les bonnes pratiques. 

 

 

Communiquez vos réactions et votre engagement à l’Aère - Association Environnement Reignier-Esery, aere.asso@gmail.com ou  06 28 32 37 48. 

 

Ce texte est adapté de la Charte des Jardins, et nous remercions cette association ainsi que Fabrice Lombard pour son autorisation de transcription: energie-environnement.ch Charte des Jardins, Rue des Maraîchers 8, CH-1205 Genève.

 

 

 

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